Pour mémoire – Guillaume Herbaut

Paris-La Défense · ,

13.02.18 → 13.05.18

Guillaume Herbaut engage la photographie dans un processus à rebours de l’actualité. Au témoignage direct sur l’événement, il superpose l’élaboration de scènes dignes de récits légendaires. Pour construire cet ambitieux projet, il s’immerge dans les temps et les espaces de la grande comme de la petite Histoire où l’humanité fait face à son destin. Gloire technologique (le nucléaire), instruments du pouvoir (les armes), souffle démocratique (révolution en Ukraine) se heurtent au péril sanitaire, à la cupidité morbide et aux affres totalitaires. Herbaut photographie la chute de l’Empire contemporain.
Le pouvoir des images est au cœur de la transformation de l’actualité en légende. Chaque grand chapitre qui s’écrit au fil de l’œuvre de Guillaume Herbaut est une exploration des ressources esthétiques de la photographie et des références qu’elle offre après deux siècles d’existence – exploration aussi de sa capacité à imaginer le monde à partir des faits bruts.
La photographie est-elle encore capable de nous édifier ? semble interroger Herbaut. Oui, lorsque l’histoire singulière et les lieux particuliers se transforment en thèmes universels. La Zone est la figure du déclin, la Place est celle des espoirs, le sexe nu celle d’une origine du monde iconoclaste, une poitrine libre l’image d’une révolution à venir. Guillaume Herbaut ose photographier comme on écrit une tragédie. Mais la catharsis n’est pas affaire de morale, elle nous aide à visualiser nos peurs.
On lira tout au long de cette fresque photographique le récit du journal de Guillaume Herbaut. Il affirme ainsi son rôle de narrateur. Ce n’est plus alors à la tragédie que l’on pense mais au théâtre épique de Brecht, lorsque l’acteur vient nous parler en face : la parole crée cette distance qui fait observer les événements terribles qui se jouent sur la scène du monde. En accuser les travers, en pointer les impasses comme les espoirs, en exprimer la sensualité âpre et héroïque, c’est à la photographie qu’il revient aujourd’hui de représenter les événements avec le réalisme dont elle est la seule capable. Toutes les photographies de Guillaume Herbaut ressemblent à de mauvais rêves éveillés. Il y a quelque chose d’enfoui dans ses photographies qui tout d’un coup fait surface : c’est la semelle des images qui colle à vos yeux.
Peut-être est-ce cela, le stade ultime de ce que le photojournalisme a dessiné depuis le XXe siècle : un art séculier, le point de rencontre de l’imaginaire et du politique.

Crédits photos

© Guillaume Herbaut

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